Le Sento des Canaux est pensé comme un parcours, plus que comme un bâtiment figé. C’est une progression physique et mentale, une expérience qui accompagne le visiteur dans un voyage : de l’extérieur vers l’intérieur, du sec vers l’humide, de l’agitation vers la lenteur.
À partir des murs existants de la Maison des Canaux, j’ai choisi de transformer les murs porteurs en un système de colonnes porteuses en bimatière. Ce choix structurel me permet de libérer les espaces, d’ouvrir les circulations tout en participant à la narration sensorielle de l’ensemble.
Au rez-de-chaussée, le projet reste connecté à la ville, accessible à tous, même à ceux qui n’entreront pas dans le sentō. C’est un lieu de curiosité, d’accueil, de premier contact, où l’on peut venir boire un thé, s’informer, observer, sans engagement.
Des lors que l’on monte l’escalier principale, une séparation des sexes se créer, les espaces sont identiques mais sépares. Pour que les deux sexes puissent avoir accès à la vue sur le Canal, j’ai créé un escalier croisé pour ainsi intervertir les espaces entres les deux étages.
Au premier étage, on entre dans une ambiance plus intime. C’est le lieu où l’on se prépare, où l’on se déleste de ses affaires, de ses pensées du quotidien, où l’on commence à ralentir.
Au deuxième étage, on atteint le cœur de l’expérience : les bains, la lumière naturelle, la vapeur, la chaleur, le silence, et le toit-terrasse qui offre une respiration avant le retour à la ville.
Le Sento des Canaux est plus qu’un projet architectural : c’est une invitation.
Et si nous réinventions le bain collectif à Paris ? Et si nous faisions du soin un élément de nos espaces publics, un rituel accessible et partagé ?