La fresque comme matière première
La fresque du Baiser des Chastes Amants est la première représentation connue de la tendresse d’un baiser. Elle m’a touchée pour sa capacité à transmettre un moment. Elle fait surgir tout un monde : le décor, les gestes, les corps, les objets.
À partir d’elle, j’ai expérimenté un processus créatif : observer, extraire, interpréter. L’objectif est de traduire l’émotion esthétique que la fresque véhicule. Comprendre ce qu’elle transmet, et comment cela peut faire naître une nouvelle écriture à travers une série d’objets.
Les recherches
La collection
Le lit de banquet est directement inspiré de la posture du banquet romain. J’ai repris cette typologie en imaginant un futon recouvert de laine bouclée, un tissu texturé qui joue avec la sensorialité. Puis, une structure indépendante en rotin cintré ponctuée de sphères en céramique qui vient créer un dossier.
Le rideau en fils de laine sert de séparateur d’espace. Il structure la scène comme le tissu suspendu dans la fresque. Il reprend le motif que l’on y peut apercevoir. Chaque fil est teint à la main et en les assemblant on voit le motif apparaître dans la masse, comme un souvenir du dessin original.
La réalisation des objets en céramique
Pour mes objets, j’ai choisi des émaux contrastant avec une surface noire à l’extérieur et à l’intérieur des engobes colorées. Ces couleurs sont un clin d’œil à la fresque dans laquelle on y retrouve les mêmes pigments.
Le plateau circulaire en céramique fait écho aux mensa utilisés pendant les repas dans l’antiquité. La céramique est une matière omniprésente dans l’Antiquité, qui reste aujourd’hui un matériau contemporain. Elle me permet de créer un lien entre l’objet romain et une fabrication actuelle.
Ce projet affirme ma manière de concevoir : partir d’images, de récits, d’objets, d’architectures qui m’émeuvent, pour créer une nouvelle écriture.