« Mon projet, c’est l’histoire d’une rencontre. Une rencontre improbable, presque accidentelle, mais profondément fondatrice. Je n’ai aucun lien avec ce lieu. Ni souvenir, ni attache familiale. Et pourtant, il m’appelle. Quelque chose en lui m’émeut. Une forme de curiosité profonde, inexplicable. »
Ce site a immédiatement résonné avec mon mémoire, dans lequel j’explore la disparition des lieux non pas comme une perte, mais comme une transformation. Ce travail m’a conduite à une question centrale, presque essentielle pour la suite : comment l’architecture peut-elle devenir vecteur de transformation et de mémoire vivante ?
Et ce temple, à sa manière, est venu me proposer une réponse.
À Ponzano di Fermo, en Italie, un ancien temple dialogue avec la nature. Le projet propose une réactivation sensible, respectueuse de l’esprit du lieu. Depuis le village, un parcours invite à ralentir, à s’ouvrir au paysage.
Ici, le parcours a été pensé comme une succession de gestes discrets, capables de raviver la présence du lieu sans l’imposer. Des stèles en acier marquent l’entrée et accompagnent le visiteur jusqu’au temple, contrastant avec la pierre environnante.
Sur place, le vide devient matière. Non pas un manque, mais un espace d’écoute, d’accueil du silence. Ici, l’architecture n’impose pas de lecture : elle rend possible une expérience.
Lorsqu’on arrive dans le temple, on découvre un espace circulaire, comme un salon encastré dans le sol, où le corps s’abaisse légèrement. Cela invite à s’installer, à faire une pause, a découvrir un nouveau point de vue sur le paysage.
Par leur matière, chaque objet du projet évoque une forme de vestige moderne, à la fois posé là et ancré, comme s’il avait toujours appartenu au lieu. Il ne s’agit pas d’imiter les ruines, mais de dialoguer avec elles, dans un équilibre entre présence sculpturale et discrétion fonctionnelle.
L’enjeu, ce n’était pas de remplir un vide, mais d’apprendre à l’habiter.