Le Bourgeon

Protégeons les graines des calanques.


Le château Pastré est situé dans la campagne Pastré, dans le sud de Marseille près du Parc national des calanques. On peut voir ici deux maquettes :une maquette géographique présentant le relief et les premières plages. Le parc des Calanques, est l’une des plus belles richesses de Marseille. Exposé a de grands enjeux environnementaux, il est protégé par de nombreuses associations car il est menacé par le tourisme de masse. Afin de lutter contre ces problématiques, le parc a pris en main l’affluence de visiteurs et leurs incivilités en imposant des règles. La deuxième maquette zoom sur la campagne Pastré, les châteaux, bastides, arbres présents sur place. Le château Pastré appartenait à la famille Pastré, dont Lily Pastré (1891 – 1974), pendant la seconde guerre mondiale en fait un refuge pour les oppressés : des artistes ou des personnes de confession juive, cible pour les allemands nazis. Par exemple, en juillet 1942, en pleine guerre mondiale, elle donne une représentation censurée en plein air, Le Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare, et orchestré par des musiciens juifs. Les moyens étant limités, les costumes ont été conçu à partir des rideaux du château et brûlés en fin de spectacle, symbole d’un évènement éphémère et interdit. De nombreuses grandes personnalités y séjournèrent, Joséphine Baker (1906-1975), Edith Piaf (1915 – 1963) où elle écrivit la vie en rose, Louis Jouvet (comédien, 1887-1951), Paul Valéry (poète, 1871 – 1945)… Marseille et le château Pastré, sont donc tous deux des terres d’accueil.


Certaines des espèces méditerranéennes de la flore des calanques sont en voie de disparition. Chacune présente des qualités, aptitudes d’adaptation différentes, mais toutes, sont menacées par le tourisme de masse, l’extension urbaine et l’apparition de la flore exotique perturbant l’écosystème local. Ces plantes invasives sont amenées par l’Homme en ville. Les dessins vont de l’analyse de la flore jusqu’à l’abstraction, afin de commencer à trouver un vocabulaire de formes et de couleurs. Pour nourrir mon analyse du projet, j’ai continué mon travail de dessin en analysant les détails, moulures florales, architecture, espaces intérieurs du château Pastré.


En réponse aux analyses du site et aux enjeux politiques, écologiques et sociaux, ce lieu sera une grainothèque, musée d’exposition d’œuvres d’art pour permettre aux visiteurs d’acheter en connaissance de cause des graines locales de fleurs, arbres, à planter chez eux en ville. La flore née, vie, meurt et s’envole plus loin pour renaitre, revivre, remourir, c’est un cycle. Un dialogue entre passé, présent et futur prend donc forme tant bien dans l’idée de protéger la flore morte pour la soigner et la replanter ensuite mais aussi dans la réhabilitation d’un château du 19ème, à l’identique : rénovation de la peinture, des moulures, des fresques. Respecter l’architecture existante, s’en inspiré pour créer dans le présent un aménagement léger, dans le défis de ne pas dégrader, impacter, toucher l’architecture existante c’est aussi choisir une démarche écologique en limitant la destruction de matériaux et l’usage de nouvelles matières de remplacement, afin de ne pas trop puiser dans les ressources précieuses de la terre. L’architecture du château Pastré, en son cœur, a une forme ovale de graine. J’ai choisi de faire une seconde peau, aux formes de l’architecture. Cette idée de décalage de courbes se lit en plan. Cette seconde peau est constituée de bois et de lin, légèrement transparente, filtrant la lumière. Les nuances choisies se retrouvent également dans la nature et apportent de la douceur et de la vitalité au projet. Cette seconde peau centrale créer deux circulations : une entre les moulures florales de l’architecture et les peintures du château, et l’autre entre les graines et les œuvres d’art. Afin de valoriser la flore sous toutes ses formes, bouquets, graines, peintures, photographies ainsi que les moulures existantes du château. L’intérêt est de créer un aménagement “caméléon” qui s’intègre bien à l’architecture. Ce conservatoire de graines méditerranéennes est accompagné d’une scénographie de musée adaptable aux artistes et leurs besoins. Il existe donc plusieurs scénarios d’aménagements flexibles possibles : Les images ci-dessus présentent la première typologie d’aménagement : la seconde peau accompagnée de modules pour y accueillir des graines en vrac. Ces modules ont la possibilité d’accueillir des plateaux pour exposer ce qui est en 3D. Un plateau peut correspondre à plusieurs modules ce qui offre une variation de possibilités de hauteurs, largeurs, assemblages. Leur forme ronde, la variation de hauteur, de largeur, imite les champs de fleurs dans la nature. Les tubes sont fabriqués en impression 3D avec un fil de fabrication à base de PLA coproduit et de résidus de coquilles Saint-Jacques.

Les images ci-dessus présentent une seconde typologie d’aménagement; uniquement composés de tableaux, œuvres en 2D : les tableaux sont fixés grâce à des tasseaux en bois circulant sur des rails, permettant une variété de possibilités de formats, dimensions de toiles. La menuiserie des tasseaux en bois permet d’accueillir des aimants pour tenir les cimaises d’accroches, cela offre également la possibilité d’accrocher plusieurs toiles du sol au plafond. Les tasseaux sont maintenus par la structure terrasse du sol. L’apport de cette plateforme permet de participer à la stabilité du projet sans en impacter l’architecture d’origine. Les tasseaux se maintiennent également entre eux par un assemblage discret et invisible de l’extérieur en cheville de bois.

Typologie d’aménagement n°3, complet avec les modules + tableaux, pour une scénographie d’aménagement total avec des œuvres en 2D et en 3D. Le textile est en tension grâce à une tige métallique et passe délicatement sur les tasseaux poncés arrondis afin d’accueillir chaleureusement le tissu sur la courbure afin d’accompagner le mouvement du lin. Ce textile tendu suit le mouvement naturel de la circulation et filtre la lumière afin de faire deviner discrètement de part et d’autre de l’architecture ce qui se passe. Cette translucidité colorée attire et intrigue la curiosité du spectateur. Le projet est éclairé par une gamme de lampes, à l’image du projet elles sont faites avec le même tissu que l’architecture d’intérieur. Elles fonctionnent par binôme, un lampadaire à pied et des suspensions. Pour ne pas impacter la structure avec des plafonniers ou des appliques murales, les lampes à pied prennent place dans l’espace, sans rien abimer, ni les murs ni les moulures. Elles illuminent l’espace en apportant un éclairage plus chaud, avec une ambiance plus chaleureuse et familiale afin de s’adapter à l’environnement et l’imaginaire du château et du projet. Le lin bleu est attribué aux lampes à pied car elles sont toutes disposées proches des murs et des petites moulures bleues. Les suspensions au plafond viennent en remplacement des spots d’origine et sont faites à base de lin rose afin de rester discrets par rapport au plafond déjà chargé de poutres et de moulures.



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