Les friches sont des lieux de résistance de ce formatage, ce sont les lieux de la transformation de l’utile à l’inutile. De l’utilisé à l’inutilisé. De l’ordre au désordre. Du béton à la fleur. Elles incarnent de manière radicale l’échec de la volonté humaine de tout contrôler.

Il est essentiel de remettre en perspective notre place dans le vivant pour accepter que le beau est un grand mouvement dont nous faisons partie. Il faut accepter que la pluie mouillant nos jolis souliers abreuve aussi les bêtes, que le vent décoiffant nos cheveux disperse aussi les graines, le soleil brûlant nos beaux yeux fait croître les fleurs.

En abandonnant certains espaces à l’action dutemps et de la nature, elle révèle des processusnaturels, comme la croissance des plantes sur desruines ou le vieillissement des matériaux, quitransforment le bâti en éléments du paysage. Cetteinteraction dynamique entre architecture et natureoffre des pistes de réflexion pour concevoir desbâtiments ouverts aux mutations.
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