Little green fingers – Diploma Camondo

Les méthodes d’apprentissage ont toujours été des sujets qui m’ont questionnée et nourrie, et pour ce projet j’ai voulu réfléchir à la source des premiers enseignements en choisissant les maternelles. Qu’attendons-nous aujourd’hui de l’aménagement d’une nouvelle école ? Et quels liens tisse-t-elle avec son extérieur ? Une enquête commençait : je me suis renseignée sur la pédagogie de la petite enfance, sur des projets d’école existants, j’ai regardé des documentaires, et j’ai également passé une série d’interviews (12 personnes) afin de me renseigner sur la façon dont les usagers se sont appropriés le projet. J’ai alors découvert, qu’il y avait eu un gros manque de communication entre les usagers et les décisionnaires. De nombreuses études constatent l’importance de retisser du lien entre nature et enfant et des groupes militants, comme Tous dehors France ou l’Académie de la petite enfance ont écrit en faveur de la cop 28 pour les droits de l’enfance et leur retour dans un environnement plus naturel. Les 7 premières années de la vie des enfants sont les plus importantes pour leur développement. Ils acquièrent et intègrent toutes les informations qui les entourent pour forger leur personnalité et leur curiosité en fonction des conditions du milieu dans lequel ils grandissent.

La cour des maternelles se situe entre les salles de classes alignées et la Maison des arts (école de musique), ce qui crée cette sensation d’enclavement urbain ou d’effet couloir. Pour parer cela, j’ai imaginé pouvoir recréer un sol naturel sur la majorité de la superficie, et mon concept est de créer une rencontre progressive avec la nature. J’aménage dans la continuité des classes une extension, un espace de transition de l’intérieur vers l’extérieur dans le sens de la largeur ; et une évolution également dans le sens de la longueur avec l’espace qui s’ouvre petit à petit vers une zone plus sauvage et naturelle. A l’origine, une cour de récréation représente un lieu de défouloir pour répondre au besoin d’un enfant après être resté assis et concentré pendant un moment. Ici, je lui donne une autre définition : l”extérieur s’hybride entre espace d’amusement et espace d’apprentissage. Pour mon zoning, je m’appuie sur la théorie des espaces par thématiques, en effet, des études expliquent l’importance de déterminer des usages par espace même si ensuite leur appropriation reste libre. Des zones par thématique aident à limiter les conflits d’usages, permettent de mieux faire respecter des règles, de diminuer les disputes entre élèves et une meilleure adaptation à tous les types de caractères.

Maquette au 100ème. Les espaces consacrés aux ateliers viennent s’appuyer sur les murs vierges de la Maison des arts, pour réduire cette sensation de couloir étroit en longueur et ils viennent couper la perspective pour partitionner les espaces. Les structures tubulaires que l’on voit dans le mobilier scolaire s’orientent davantage vers le langage de la serre comme des microarchitectures. Les structures participent comme une signalétique de ce qui détermine une zone pédagogique sans pour autant fermer l’espace. Elles peuvent également accueillir des plantes grimpantes ou des toitures végétales afin de retrouver une échelle plus humaine et un esprit cabane avec l’ombre créée. Ensuite, les estrades, accueillant les ateliers, permettent une variation des hauteurs sur le terrain : les élèves développent ainsi leurs repères spatiaux. Il est important qu’ils connaissent le relief (ce qui est dessus, ce qui est dessous, haut, bas,…). Ils développeront aussi leur mobilité autour des marches et seront invités à faire attention à leur déplacements, aux espaces susceptibles d’être un peu plus dangereux auxquels il faut faire attention comme le potager, au centre, protégé par les ateliers.

« Parce que la nature offre les savoirs essentiels pour comprendre le monde par son cycle des saisons, par sa relation au vivant et aux animaux, par son rapport aux ressources et aux biens. »

Patrick Bouchain

Pour le programme des ateliers, je me suis appuyée sur trois notions principales : le potager, la cuisine (l’atelier du soleil) et l’eau, (l’atelier des nuages). Ce choix n’est pas au hasard : il reprend selon moi les éléments primordiaux au bon fonctionnement du corps et de son développement à savoir l’hydratation et l’alimentation.

« L’école est le parc, le parc est l’école. »

Rosan Boch

Léna Monier