L’étang de la Galiotte
Ces cabanes sont situées au cœur du parc du Peuple de l’herbe, à environ 30 km de Paris. Ce parc de 113 hectares est classé depuis 2010 comme Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique, représentant le plus grand parc départemental des Yvelines.
Ancienne carrière de sable, le lieu sera inondé et cédé aux ex-employés comme lieu de villégiature, où il fait bon vivre et où la pêche rythme les journées. L’entraide est au cœur de cette petite communauté : quand une cabane est en mauvais état, le collectif est mis à contribution pour la reconstruire et la restaurer.
Et pourtant, ces cabanes sont menacées de destruction par le département à la fin 2025 afin de “revitaliser les berges”.
Pourtant, il est important de valoriser le site et ce qui fait la force de cette petite communauté, à savoir l’entraide et la connaissance des lieux. Il faut, au contraire, les inscrire dans une dynamique vertueuse : l’homme dans son paysage, conscient de l’impact qu’il a sur son environnement, comme observateur aguerri et acteur averti.
La cabane du pêcheur
Désormais, les fonctions principales de tout habitat classique sont reléguées au second rang pour mettre en avant de nouvelles fonctions. Une pièce pour pêcher, une pour observer, et une dernière pour écouter. Cet habitat reflète le besoin de simplicité de son occupant. Il est conçu pour être au plus proche de la nature et des animaux.
“La maison privée comme scène personnelle, comme dernier symbole de sa propre capacité de choix, comme espace non-homogène, comme accumulation d’objets, comme forêt, agrégat d’aventures et de passions également antiprojectuelle.”
Bien sûr, c’est un abri physique, mais il faut aussi voir cette cabane comme une métaphore pour des formes de vie alternatives et des refuges symboliques presque hors du temps. C’est un habitat sur mesure qui ne cherche pas à suivre les conventions. On y développe son attention, et l’intérieur est sobre et tourné vers l’extérieur.
Finalement, c’est un abri qui se construit de manière autonome et qui prend du temps à se développer pour plaire à son habitant. On ne compte pas le temps passé à le fabriquer pour se rapprocher au mieux de ses envies. Il y a là presque une philosophie du bricolage, qui prend du temps mais est peaufiné dans les moindres détails.
La maison scientifique
C’est l’occasion pour le lieu d’accueillir en résidence un bioacousticien en collaboration avec un musicien. Leur mission est de créer une œuvre sonore unique à partir des sons enregistrés sur place.
Leur présence sur place est bénéfique car, dans un sens elle légitime la présence des cabanes sur le site.
Le dialogue entre habitants et professionnels doit être une plus value quant à la question de l’état de santé du site pour mieux le protéger. Finalement, par l’utilisation de la musique et donc de l’art en général, on peut se permettre une liberté que la rigueur de la science n’impose pas, permettant ainsi de retranscrire les recherches.
Bien que ces embarcations soient des cabanes à l’abri de la ville il n’en reste pas moins nécessaire à notre époque d’utiliser téléphone ou ordinateur. Le but n’est pas de prohiber les appareils électriques mais plutôt de les embrasser. Les mettre en avant différemment. Érigés tels des totems comme pour valoriser l’énergie qui en découle.
Une fois branchés à la lampe, les appareils électriques se rechargent et fonctionnent sur batterie, pour s’en servir et se déplacer à différents endroits du site.
Le socle peut être conçu avec ce que l’on trouve. Selon l’habitant, on choisit sa grandeur. Un travail de longue haleine, témoin du temps que l’on accepte de lui donner.