Annabel Ezedine

Contexte

Assinie connaît un essor touristique depuis les années 80, modifiant son paysage paisible sans réglementation urbaine. Aujourd’hui, la plage abrite une classe aisée et une classe modeste, répartie en quatre villages de pêcheurs.

Organisation sociale

Les villages comprennent tous des commerces essentiels tels que des échoppes proposant des produits de première nécessité ainsi que des services de plomberie et d’électricité.

L’eau qui entoure les villages limite leurs déplacements ainsi que l’accès aux services essentiels situés de l’autre côté.
Ces populations manquent alors d’infrastructures éducatives, ce qui les condamne à des emplois précaires et à un avenir incertain.

En 2023, la Côte d’Ivoire a un taux d’analphabétisme estimé à 47 %, selon l’UNESCO.

Les quatre villages sont situés sur les parties les plus étroites du banc de sable . Ils se trouvent par conséquent les plus vulnérables face à la montée des eaux. Selon les projections pour 2050, le banc de sable sera totalement submergé. Banc de sable d’Assinie. (haut) Village de Babihana (bas)

Constructions et matériaux

Au village, la planification urbaine est inexistante et les constructions sont rudimentaires. Nombreuses sont les constructions faites de matériaux de récupération.

Le front de mer représente un site d’extraction de sable pour les briques de ciment dont la durabilité est limitée. (haut) Vue du centre du village. Les toitures en tôle métallique, légères et abordables, sont sujettes à la corrosion du sel marin. Il faut alors les remplacer régulièrement. (bas)

Le rapport à l’eau

La pêche est vitale pour les habitants et l’économie locale. Malgré le caractère sacré de la mer, ses courants mortels représentent un danger constant. Les habitants du banc de sable vivent là, sans disposer des compétences en natation ou d’équipements de sauvetage adéquats.

Des pêcheurs préparent leurs filets pour la pêche du lendemain matin. Il arrive que certains partent en mer sans savoir nager. Ainsi, lorsqu’un incident se déclare, nombreux sont ceux qui y perdent la vie.

Surf Côte d’Ivoire


C’est l’unique association de surf en Côte d’Ivoire. Elle propose aux habitants des villages fragiles des cours bénévoles de natation et de surf, sensibilise au recyclage et distribue du matériel de surf. Elle organise également une compétition annuelle, des ateliers de réparation de planches et des formations professionnelles.

Compétition de surf en 2023. Distribution de planches en partenariat avec Provide A Slide.

Projet

En profitant des actions existantes de l’association avec la population locale, le projet utilise le surf comme levier pour pallier au manque d’accès à l’éducation. Savoir lire et écrire est un premier pas essentiel pour améliorer la qualité de vie et augmenter les opportunités d’emploi.

Le sport restera un puissant outil pédagogique pour unir des individus aux croyances et origines variées afin d’ouvrir les mentalités. C’est pourquoi, au cœur du projet se trouve une salle d’étude pour petits et grands.La salle d’étude accueillera des cours d’alphabétisation ainsi que des formations professionnelles.

Un point de vue élevé et intégré à l’architecture permet d’observer lors des compétitions.
La salle d’étude facilitera l’apprentissage de la lecture et la compréhension de l’environnement. Elle assurera les formations professionnelles, actuellement tenues par un organisme externe.

Construction et matériaux

Toutes ces matières récoltées sur le terrain ont amené le dessin de l’architecture vers une réponse vernaculaire.

Le terme ‘vernaculaire’ en architecture signifie concevoir avec les ressources disponibles localement, s’aligner avec les contraintes climatiques, respecter la culture locale et répondre aux besoins fonctionnels des habitants.

Le raphia est planté à seulement une vingtaine de kilomètres du site. C’est une essence démocratisée en Côte d’Ivoire. Elle est travaillée de manière variée grâce à ses épaisseurs différentes, permettant d’exploiter sa souplesse ou sa rigidité. Ici, les tiges sont assemblées sur une structure en bois afin de cloisonner les espaces. Autres matériaux : paille (toiture), azobé (poutres et poteaux), teck (plancher).

La toiture s’inspire de la forme du toit en double pente que l’on retrouve sur les cases du village. Elle est désormais orientée différemment. Cette forme lui permet également de recueillir l’eau pendant la moitié de l’année, durant les saisons de pluie.

Elle repose sur une charpente de manière à créer une ventilation naturelle et optimiser la lumière du jour des espaces intérieurs.

L’architecture est réalisée en mono-matériau avec des bois locaux. La Côte d’Ivoire est un producteur important de bois destiné à la construction, ce qui permet de bénéficier du circuit court des matériaux.

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